lundi 8 juin 2009

Européennes : à Saint-Denis Europe Ecologie fait + de 15 % !


A Saint-Denis, le score de la candidate PS, Ericka Bareigts apparaît sans appel avec 9 064 voix soit 37,26 % des voix pour 24 312 suffrages exprimés. Mais on est très loin des 15 700 voix de Gilbert Annette en 2008 au premier tout alors qu'il avait deux concurrents à gauche dont un ex socialiste, Michel Tamaya, qui ont totalisé 4 000 voix soit près de 20 000 voix au tota pour la gauche socialiste. Le 7 juin, non seulement il n'y a pas d'autre liste de gauche socialiste mais la situation est beaucoup plus favorable puisque la Mairie est acquise au PS depuis 15 mois.
C'est dans ces conditions que la liste écologiste obtient plus de 15% des voix et devient la troisième force politique du chef lieu. L'opposition écologiste à la majorité municipale s'installe dans le paysage politique local.

dimanche 24 mai 2009

Les Verts Dionysiens au marché du Chaudron






Ce matin, 24 mai, les militants verts de Saint-Denis avec des militants de l'ouest, ont investi le marché du Chaudron pour la campagne électorale des Européennes. Ils y ont croisé les militants du PCR. Le petit contentieux relatif au meeting du Port est oublié. On peut voir un reportage de Antenne Réunion, ici

samedi 23 mai 2009

Conférence de presse du 21 mai 2009




Très bon article du Quotidien du 22 mai sur la conférence de presse tenue le 21 mai par les Verts Dionysiens, leur première depuis les élections de mars 2008.
Les Verts regrettent la pauvreté du débat politique dans le chef lieu. Actuellement, c’est le grand vide politique à Saint-Denis : d’un côté, une majorité disparate composée de socialistes dionysiens et de militants de droite, ex partisans de RP Victoria, de l’autre une droite discréditée par sa mauvaise gestion et donc inaudible. Les autres sensibilités de gauche sont absentes du débat public à Saint-Denis.
En conseil municipal, les responsables de l’ancienne équipe et de la nouvelle s’accusent mutuellement d’incompétence mais n’abordent jamais les questions de fond.
Seuls les Verts Dionysiens depuis un an sont intervenus publiquement pour s’exprimer sur l’urbanisme ou mettre en cause les orientations de la politique de l’équipe municipale sur les questions de sécurité (politique de vidéosurveillance), de déplacement (tunnel nord, affaire du faux Vélib’, absence de plans pour le vélo ou pour les piétons, la prise en otage du Tram Train),, etc. Chaque fois ces interventions se sont inspirées du programme Municipal des Verts Dionysiens rédigé en 2008, il garde toute son actualité.
Quatorze mois après l'élection de cette nouvelle majorité, les Verts lors de cette conférence de presse font donc un premier bilan de l'action municipale.
La réponse de la mairie par l'intermédiaire de l'adjoint à l'environnement n'a pas traîné, on peut la lire ici.
Si on nous y apprend que, oui, oui, la mairie est pour les éco quartiers, nulle part hélas, il n'est évoqué d'aménagement urbain allant dans ce sens. On nous dit aussi que, oui, oui, la mairie est pour les modes de déplacements doux. Hélas, dans sa réponse l'adjoint range dans cette catégorie, les bus et le tram train, ce qui est assez étrange quand on sait qu'un mode de déplacement doux se fait sans apport d'énergie autre que l'énergie humaine : piétons, vélos, rollers, OK, mais des transports motorisés ?
Enfin, on nous explique que pour rendre le Barachois aux piétons, il faut un tunnel pour les voitures. Pourtant Juppé, Maire de Bordeaux et peu suspect d'être écolo, n'a pas eu besoin de creuser un tunnel sous les quais pour rendre l'accès de la Garonne aux Bordelais (voir la photo ci-contre du miroir d'eau Place de la Bourse). Bref, il n'y a aucune réponse à nos questions de fond, on se contente de nous inviter à venir pédaler le 6 juin
pour la "Journée du Vélo" ou à planter une plante endémique le 5 juin pour la journée mondiale de l'Environnement.
C'est précisément cette "écologie événementielle", ponctuellement mise en scène, que nous critiquons.
Il est clair que la mairie de Saint-Denis n'a toujours pas de politique de Développement Durable.








Tram Train ou tunnel : à quoi joue la Mairie de Saint-Denis ?

On se pose la question quand on voit comment elle instrumentalise le dossier du Tram Train au risque de mettre en péril ce projet essentiel pour le développement durable de La Réunion. Au fils d’interviews répétées, les élus de la nouvelle majorité, en dépit de proclamations officielles contraires, s’efforcent d’accréditer l’idée que le Tram Train ferait courir des risques pour les Dionysiens : « coma circulatoire » dû aux travaux, mort annoncée du commerce de centre ville, surcoûts prévisibles pour la commune et donc augmentation des impôts locaux, etc., tous les « arguments » et tous les moyens sont bons. Ainsi une « étude de circulation » dont la fiabilité nous semble plus que douteuse, a été insérée dans un encart publicitaire récemment publié aux frais du contribuable dans la presse locale. Son but ? Tenter de faire croire aux Dionysiens que le Tram train ne ferait pas diminuer la « saturation » automobile.
Il s ‘agit pour la majorité municipale de justifier « son » tunnel nord. Pourtant ce projet en faveur de l’automobile est une grossière erreur, il témoigne d’une véritable incompréhension des enjeux de la ville durable : tout urbaniste sait que la construction de nouvelles infrastructures routières est la plus mauvaise des réponses apportées à la saturation automobile. Un tunnel urbain en centre ville aurait comme conséquence d’accroître les flux de véhicules arrivant sur Saint-Denis et donc accentuerait la pression automobile sur le chef lieu. C’est aussi un projet coûteux, on voit d’ailleurs que la municipalité après avoir annoncé il y a quelques mois un coût de 120 millions d’euros, est aujourd’hui obligée de réévaluer ce montant à 250 millions comme nous l’avions, nous, estimé dès le départ. Mais ce que ne disent pas ces partisans de l’automobile, c’est que les coûts d’exploitation du tunnel urbain rendraient nécessaire un péage, ce qui ferait ainsi un double péage avec celui de la future route du littoral. La mairie serait donc avisée de renoncer à un tel projet auquel de toute façon, en tant qu’écologistes partisan d’un urbanisme durable, nous nous opposerons politiquement.
En attendant qu’ ait lieu le nécessaire débat public sur un éventuel tunnel, les Verts Dionysiens estiment que le projet régional de Tram train ne peut être pris en otage par qui que ce soit et pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’intérêt général : le Tram Train n’appartient ni à un élu, ni à un parti, ni à une commune, il est, ou doit être, le projet de tous les Réunionnais.

NON AU BOULEVARD NORD EN SOUTERRAIN !


NON AU BOULEVARD NORD EN SOUTERRAIN !

Le Boulevard sud, en voie d’achèvement, a été conçu comme un boulevard urbain assurant principalement la desserte de la moitié sud de la ville. Il était nécessaire et remplit bien sa tâche même s’il reste à régler le problème des carrefours pour fluidifier le flux. Il doit être complété par la voie de piémont qui reliera les quartiers des collines entre eux. Moins de 10% du trafic automobile traverse complètement la ville. 90% du trafic vient de l’extérieur vers Saint Denis et ses quartiers.
Certains réclament cependant un nouvel ouvrage souterrain dédié lui aussi à la voiture. C’est un vieux projet datant de l’époque où régnait sans partage l’idéologie du tout automobile : une voie souterraine allant de la caserne Lambert à l’ancienne gare en passant sous le Barachois. Elle est censée mettre fin à ce goulot d’étranglement où se concentre le trafic. Ce « souterrain » permettrait d’assurer la continuité à 4 voies. Mais le projet que la municipalité défend est incomplet, incertain et financièrement irréaliste
Quelles sont les options possibles ?
1. la poursuite en digue de la route du littoral jusqu’à l’ancienne gare : la logique de la RN2 voie rapide doit alors être préservée.
2. une galerie préfabriquée en mer sur l’actuelle plage : projet pharaonique, pas d’accès sauf aux extrémités, gestion difficile et très coûteuse
3. une trémie sous la nationale actuelle : accès difficiles, même avec des voies de secours et des ouvertures (exploitée comme un tunnel fermé.)
4. utilisation de la nationale actuelle pour un sens et de la rue de Nice pour l’autre. Séduisant, mais cela suppose une opération urbanistique et immobilière d’envergure avec rénovation urbaine, recouvrement des voies par une dalle piétonnière, etc.
5. tunnel direct sous le centre ville : le plus direct, le plus long, le plus cher.
A l’heure où l’on parle de réchauffement climatique et de montée du niveau des océans, il serait irréaliste d’enterrer sous le niveau de la mer un tel ouvrage. Il faut au contraire profiter des travaux pour renforcer la protection du front de mer. Outre les pollutions et nuisances engendrées par un éventrement urbain, il y aussi le coût : les 120 millions d’euros évoqués seront vraisemblablement très insuffisants. De plus un ouvrage totalement souterrain aurait un fort coût d’exploitation à cause des règles de sécurité notamment incendie. Le tunnel du Prado à Marseille qui a servi de modèle initial, est payant, le péage y est à 2,50 euros en tarif plein et la circulation y est toujours très difficile aux heures de pointe.
Ce projet de « boulevard souterrain » inefficace et coûteux repose surtout sur l’idée fausse qu’il y a encore un avenir possible au développement du déplacement automobile à Saint-Denis. Est-il légitime de prétendre bloquer l’arrivée du Tram Train dans le chef lieu au nom d’une politique du tout automobile ? Les Verts de Saint-Denis disent clairement non.
Il reste une solution moins coûteuse inspirée d’un rapport des Ponts & Chaussées : transformer la RN1 en « boulevard de promenade de front de mer » sur le modèle de la Promenade des Anglais à Nice ou encore du front de mer de Saint Pierre. Les chaussées seraient séparées par de vastes terre pleins arborés et la vitesse de circulation réduite à 40 km/h en appliquant la technique de « l’onde verte », c’est à dire en régulant la circulation par la succession d’intersections dotées de feux : une voiture qui roule à la vitesse de l'onde ne rencontrera pas de feu rouge une fois la première intersection dépassée. Les voies perpendiculaires irriguant le tissu urbain environnant sont ouvertes sur le boulevard de front de mer par des carrefours équipés de feux gérés en « onde verte » tous les 120 mètres environ. Ces carrefours sont organisés pour la traversée des piétons (à niveau ou en dénivelé), les voitures, elles, étant astreintes à un plan de circulation. L’ensemble inclut de nombreux accès et des voies réservées aux vélos. Préserver le passage du Tram Train, réduire la pression de l’automobile sur la ville et rendre aux Dionysiens l’accès à l’Océan, tels sont les objectifs d’un développement d’abord soucieux de la qualité de la vie.

VELIB’ OU MANIP’ ?

(photos de Saint-Denis)


La Mairie de Saint-Denis a mis en place un service de location d’une poignée de vélos dans le parking de la rue Sainte Anne. Cette annonce fait sourire les rares cyclistes qui osent affronter les rues du chef lieu mais elle s’intègre parfaitement dans une opération marketing qui emprunte à la technique sarkozyste de communication consistant à faire de l’affichage dans les médias à défaut d’agir réellement. C’est la technique du buzz publicitaire : on fait du bruit autour d’un produit qui n’existe pas. On sait que la nouvelle majorité qui n’avait pas de plan vélo dans son programme électoral, est mise en cause pour son inertie politique face à la pression de plus en plus forte de l’automobile et ce, d’autant plus que la transformation de la ZAC Océan en vaste parking n’améliore pas l’image de la mairie. Elle contre attaque donc en occupant le créneau médiatique.
Il y a quelques semaines, l’adjoint à l’environnement se faisait photographier dans la presse avec son vélo à l’occasion d’un article sur l’initiative privée d’un commerçant qui loue des vélos électriques rue Jean Chatel. Aujourd’hui avec l’annonce d’une offre étriquée de location municipale de bicyclettes, on évoque presque un Vélib’ local ! C’est peut-être bien joué sur le plan média mais la politique urbaine n’est pas un jeu. Développer un plan de déplacement non polluant, bon pour la santé et non accidentogène, ne se fait pas à la sauvette ou par un simple effet d’annonce. Une politique du vélo doit être partie intégrante d’un travail de planification urbaine à travers des documents d’urbanisme comme les SCOT, PLU, PDU, Schémas de déplacements, etc.
Il ne sert à rien de mettre en location des vélos s’il n’y a pas de bandes cyclables, pas de pistes, pas d’aménagements aux carrefours, pas de plan de modération des vitesses automobiles pour la sécurité des cyclistes, pas de plan de réduction de la pression automobile contre la pollution et pour protéger la santé des cyclistes, pas de protection contre le vol et pas de structures de parcage des vélos. Or, ces mesures et ces équipements n’existent pas à Saint-Denis. Y faire du vélo, c’est risquer l’accident, le vol, c’est respirer un air pollué et ne pas savoir quoi faire de son engin à la fin du trajet. Enfin, l’une des clés d’une politique vélo réussie, c’est son articulation avec le développement du transport collectif, or, la remise en cause du Tram Train par le projet de boulevard nord automobile, démontre la vacuité de cette annonce. L’argument municipal selon lequel si le public est satisfait, le parc de vélos s'agrandira progressivement est vicié à la base : comment le public pourrait-il manifester de l’engouement pour une poignée de vélos quasiment inutilisables dans le contexte urbain actuel ? Les Dionysiens attendent que se manifeste une véritable ambition politique en faveur de déplacements urbains alternatifs au tout automobile qui règne actuellement sans partage dans le chef lieu.

Bagnoles à Saint-Denis, vélos à Saint-André

(photos de villes donnant une place aux infrastructures pour les vélos)

On ne peut pas à la fois vouloir lutter contre la pollution et le réchauffement climatique et continuer à faciliter l'usage de l'automobile en ville. Une véritable politique de déplacements urbains devrait viser à enrayer le développement du trafic automobile et favoriser l'usage des transports en commun et du vélo. Pour rendre ces modes de transport attractifs, il faut des aménagements qui ont un coût, chaque euro public dépensé en faveur de l'automobile sous forme de parkings en centre ville, retarde d'autant leur réalisation. Force est de constater que les nouveaux maires arrivés au pouvoir en mars 2008 n’ont pas tous la même conception d’une ville durable. D’un côté, à Saint-Denis, on annonce la création d’un parking automobile de 350 places sur le site de l’ex Pôle Océan tout en poursuivant le projet du parking du square Labourdonnais, de l’autre, à Saint-André, le nouveau maire lance une ambitieuse politique du vélo qui concernera sa ville mais aussi le territoire de la CIREST.
Il y a ceux qui n’ont pas de véritable vision du long terme et continuent à favoriser l’entrée dans leur ville de flux de véhicules individuels polluants et bruyants en créant des parkings ou en relançant un vieux projet de boulevard nord souterrain, ignorant ainsi superbement le futur tram train et d’autres, heureusement, qui se projettent dans l’avenir et, dès aujourd’hui, mettent en place une politique préparant une alternative aux déplacements individuels motorisés.
Le parking de l’Océan est présenté comme « provisoire » mais la nouvelle majorité n’ayant prévu aucun projet alternatif au défunt Pôle Océan, le « provisoire » risque, hélas, de durer. Aussi les Verts dionysiens estiment-ils nécessaire de se saisir de l’opportunité offerte par ce foncier disponible pour créer le noyau d'un éco-quartier articulé à la gare du tram train. Un éco quartier pensé comme prototype de la ville durable de demain : architecture HQE & label THPE, espace réservé aux modes de déplacements doux, incluant des logements respectant la mixité sociale et intergénérationnelle, des équipements publics et des commerces de proximité liés par un cahier des charges, une salle de spectacle modulable, etc.
Enfin, les Verts dionysiens attendent un engagement fort de la mairie et de la CINOR en faveur d’un plan de déplacement urbain digne de ce nom favorisant le transport collectif, la mise en place d’un plan vélo, le soutien aux plans de déplacement des écoles, des grandes entreprises et des administrations, la création de parkings en périphérie, la promotion de l’auto partage, la restitution des trottoirs urbains aux piétons, etc. Bref, une politique visant à restaurer la qualité de la vie, à préserver la santé publique et l’environnement. Pour cela, il faut avoir le courage de rompre avec la politique du tout automobile et la volonté de rendre la ville à ses habitants.